mardi, septembre 29, 2009

LE CERCLE DES RHETOS 59

Heureuse coïncidence: "La Libre Belgique" publiait le 29 août dernier une chronique de Jean-Marie Baron, qui venait manifestement de fêter , lui aussi, son jubilé de rhéto.
Merci à Bernard Lempereur de nous l'avoir transmise.Nous la reproduisons ci-dessous: elle est,on ne peut plus, d'actualité pour nous et, à mon avis, excellente.

Vous pouvez également retrouver cette chronique sur http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/522526/le-cercle-des-rhetos-59.htmlavec quelques critiques de lecteurs étonnamment acerbes.

Nous nous étions promis, lors de l'été 59, à la fin de notre rhéto, de nous revoir chaque année. Sinon, au moins chaque décennie ; il n'en fut rien. Si on sait comment tiennent presque toujours pareils engagements, il n'en faut pas désespérer pour autant. La preuve : un demi-siècle plus tard, une invitation, par la poste, signée par un ami... La bonne surprise !
Ce ne sera pas un rendez-vous comme tant d'autres, un repas quelconque, un anniversaire de plus. Ici, il s'agit de faire un grand saut en arrière, par-dessus une durée de cinquante ans, sur un parcours personnel, familial, professionnel complètement effectué : un grand saut dans le passé, tellement lointain qu'il en est devenu inconnu. On n'y va pas sans émotion ni secrète appréhension : qui étaient-ils, ces compagnons de classe, et que sont-ils devenus ? Qui étais-je et que suis-je devenu ?
A peine arrivé, on se rassure. Tout est là pour cela : le comité d'accueil, les vieux bâtiments, la cour qui n'a pas changé, et puis, ces hommes blanchis qui arrivent un à un, que l'on reconnaît ou non, chacun portant la cuirasse de sa respectabilité et de son expérience. Ce sont des notables qui se retrouvent, heureux de ce qu'ils sont aujourd'hui et s'excusant presque de ce qu'ils étaient lorsqu'ils se sont connus : naïfs, impulsifs et sans bagages. Oui, c'est bien ainsi que ces retrouvailles devaient se passer : nous avons été sérieux à la chapelle et pendant les discours, immobiles devant le monument aux morts, joyeux à l'apéritif et diserts au repas...
Il y avait là le sportif, le bûcheur, le sympathique, le boute-en-train, le taiseux, le dur. Allaient-ils reformer le cercle, celui des adolescents disparus ? Les caractères s'étaient fort estompés : ils étaient toujours tout cela, mais cela n'importait plus guère. Nous avions changé, intégré d'autres valeurs. Et nous nous regardions l'un l'autre avec une commisération bonhomme, tous plus ou moins retraités, plus ou moins égaux devant l'argent et la vieillesse. Malgré les morts - on ne s'en étonne pas quand on approche des 70 ans -, de grands garçons rieurs étaient pourtant encore cachés au-dedans de nous, mais sous une enveloppe telle qu'ils peinaient à se rencontrer.
Comment en serait-il autrement après autant d'années, dont chaque moment, chaque action visait justement à nous éloigner de l'être inaccompli que nous avions été ? A effacer les traits originaux pour nous fondre dans les mêmes modèles et, en fin de compte, à nous ressembler tous ? Même nos anciens professeurs, les plus vaillants, ne se distinguaient guère de nous, si ce n'est par la soutane, tant il est vrai que le temps gomme les différences non signifiantes.
Et nous étions là, à table, ou debout, un verre à la main, à scruter en nous et autour de nous un indice résurgent de ce que nous avions bien vécu ensemble nos plus belles années, dans l'amitié et la ferveur de cet âge béni. On évoquait des souvenirs, on regardait des photos, on racontait des épisodes, chacun s'en souvenant à sa manière, enjolivant son propre rôle à travers le prisme que la mémoire a lentement formé.
Nous nous étonnions sans le dire de notre ignorance de ce temps-là, qui ne nous empêchait pas de croire tout connaître. C'est vrai que nous ne savions rien de la vie, de l'amour et de la mort, mais nous en parlions tant et si bien, mieux que nous ne l'aurions jamais fait par la suite et que nous ne le ferons jamais. Nous avions le génie fluide des débuts, qui permet de tout entrevoir, mais ne peut forcément prendre en compte le jeu des hasards innombrables qui gouverne chaque existence. Nous avons, certes, été des enfants gâtés à une époque d'abondance et de civilité. Une époque cependant où les règles étaient autres : le système éducatif était tel - en dépit de la bienveillance des plus intelligents de nos professeurs - que pour devenir soi, il fallait cultiver, sans violence certes, les dures vertus de résistance, d'insoumission et d'indiscipline.
Plus que tout le reste, c'est peut-être du souvenir de cette nécessité que venait l'émotion ressentie avant la réunion jubilaire : allions-nous revoir en nous ce jeune homme à la nuque raide, timide et intransigeant, impétueux et fantasque, voulant rire et parfois pleurer, avide de savoir et d'absolu ? Il était nous, notre substance et notre essence, indissociables des cellules qui sont encore les nôtres aujourd'hui. Ce garçon ancien, presque oublié, nous l'avons sans doute salué une dernière fois en nous et dans les autres. C'était le moment ou jamais.


Jean-Marie Baron.

© La Libre Belgique 2009

vendredi, septembre 04, 2009

LE 3 OCTOBRE

Le grand jour approche: c'est donc le samedi 3 octobre 2009 à Bastogne que nous fêterons notre cinquantième anniversaire.
Vous avez bloqué cette date, bien sûr! Cela fait 8 mois que nous préparons cette rencontre!
Notre ami André Fourny vous a concocté le programme de cette journée.(vous allez d'ailleurs le recevoir par la poste.)
Voici, en avant-première, ce qui nous attend.
10h : accueil au Séminaire (Indsé, actuellement)(nouvelle entrée près de la chapelle et réfectoire),
10h30 : Mémoire pour nos dix amis, trop tôt décédés (par Jacques Villers),
11h : Apéro offert par le Séminaire (Armel Job) et visite des lieux,
13h30 : Dîner au resto « Au Coin Fleuri » situé après l’hôpital (Luzery).
On vous attend toutes et tous !