samedi, février 12, 2011

Billy FASBENDER- souvenirs

Michel CLOTUCHE (rhéto 64) nous fait l'amitié de nous conter quelques anecdotes de l'époque où nos éducateurs tentaient de canaliser nos énergies d'enfants turbulents par diverses activités extrascolaires dont le théâtre. L'abbé Devignon dirigeait à cette époque les acteurs en herbe . C'est ainsi que Michel eut tout à la fois le plaisir et l'honneur de jouer au côté de Billy Fasbender. Il nous livre quelques anecdotes de ces expériences théâtrales.
La première se déroule dans « Knock ou Le triomphe de la médecine » de Jules Romains. Dans une scène où le docteur Knock (Billy Fasbender) ausculte le pauvre tambour public (ou « de rue », je ne sais plus) qui se plaint de maux au ventre. Le patient est allongé sur la table d’examen ; il ne sait pas très bien décrire le mal qui le fait souffrir ; il hésite en disant «ça me gratouille … ou … ça me chatouille » ; le docteur s’approche et en enfonçant son doigt dans le ventre du patient répète « Ça vous chatouille ou ça vous gratouille ? ». Vous vous imaginez la folle envie de pouffer de rire à cet instant, d’autant plus que Billy, au moment de m’enfoncer le doigt dans le ventre, le replie prestement pour ne pas me faire le moindre mal évidemment, mais cette supercherie ne faisait qu’ajouter à la perte de mon sérieux. Alors pour lui répondre il m’a fallu « un certain temps ».
J’ai repensé à cette petite anecdote quand la télévision diffusait assez régulièrement des images des prétendus chirurgiens qui enlevaient les cancers des ventres occidentaux qui allaient jusque là pour se faire « soigner ! ». Mais là le sang coulait ! La deuxième anecdote c’est la première réplique que je devais répondre à Philéas FOG dans « Le tour du monde en 80 jours ». Le trou noir, aucun son ne sort de ma bouche. Billy Fasbender alias Philéas, en grand acteur que le trac n’atteint plus, me sauve en improvisant une réplique hors texte qui contient assez de mots de ma propre réplique pour me la remémorer. Pour lui la petite salle du séminaire comparée aux salles du théâtre national c’est du ….. de chat, mais le même professionnalisme quel que soit l’endroit.

J’ai encore une anecdote, mais en dehors du théâtre celle-là.
J’étais avec Billy dans sa voiture pour je ne sais quel déplacement. La rhéto tirait à sa fin, ma prochaine année scolaire j’allais la passer au collège Saint-Michel à Bruxelles, en spéciale maths préparatoire à l’examen d’entrée ingénieur (St-Michel préparait évidemment pour l’examen de Louvain (Leuven encore dans ces années-là) mais j’ai fini par le présenter à Liège, heureusement sans avoir à souffrir de rapports peu amènes entre une université d’Etat et une autre catholique). Apprenant cela, Billy m’a demandé si je serais intéressé par le théâtre national ! Qu’avais-je bien pu montrer dans les pièces jouées au séminaire sous sa houlette et celle, il ne faut surtout pas l’oublier lui, Georges Devignon mon titulaire de troisième ? Mais je me devais de rester loin des aventures artistiques et ne penser qu’à mes études futures. De plus dans cette conversation il me demanda si je ne m’achèterais pas une petite voiture pour mes déplacements dans Bruxelles ! Il n’avait pas l’air de savoir qu’une telle acquisition était à des lieues de mes rêves même les plus secrets ; deuxième d’une famille de huit, on ne roulait pas sur l’or ! Mais quatre ans plus tard tout conducteur se devait d’avoir un permis. Je n’avais jamais conduit, ou très très peu, mais qu’importe j’aurais mon permis ! Il était gratuit jusqu’au 31 décembre 68 ; avec papa et Jean-Baptiste mon ainé nous sommes allés le demander à la maison communale. C’est toujours celui qui est dans mon portefeuille
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